Au tout début
Le café aurait été découvert dans la région de Kaffa en Abyssinie vers le VIIIème siècle.
La légende la plus courante est celle du berger qui remarqua que ses chèvres couraient joyeusement après avoir mangé des fruits d’un arbre, le caféier.
Il partagea alors sa découverte avec la communauté soufie des environs qui à son tour décida d’y goûter et d’en faire une décoction. Celle-ci fût appréciée du fait qu’elle leur permettait de ne pas s’endormir pendant les veillées spirituelles.
A partir du XVème siècle, les premières plantations de café apparurent au Yémen.
Les musulmans soufis de la région furent les premiers à griller et à moudre les grains de café afin de préparer le précieux breuvage qu’ils consommaient juste avant leurs soirées de dhikr, de prières ou de méditation. Ainsi, ils pouvaient se consacrer à de belles et longues veillées spirituelles.
Peu à peu, le café traversa les frontières des pays d’Orient, grâce notamment aux voyageurs partis en pèlerinage à la Mecque emportant avec eux les précieux grains.
Le café devint régulièrement consommé dans ces lieux saints.
Selon Abd al-Qadir al-Jaziri, un écrivain musulman du XVIème siècle: “Il n’est une cérémonie de Dhikr ou un Mawlid où le café ne soit bu dans l’enceinte de la Sainte Mosquée”.
Naturellement, la boisson déborda des cercles religieux et de nombreux débits de café s’ouvrirent à travers le monde pour devenir jusqu’à aujourd’hui le centre de la vie sociale.
D’autres sources nous informent que, vers les années 1540, le gouverneur ottoman au Yémen de l’époque, Özdemir Paşa, décida de présenter cette boisson qu’il avait fort appréciée, à celui qui fut le dixième Sultan de la dynastie ottomane, Suleyman 1er, plus élégamment appelé Suleyman le Magnifique.
Le Sultan et son épouse Hurrem Sultan apprécièrent à leur tour cette nouvelle boisson et très rapidement, la cour puis les élites de l’empire s’en emparèrent et perfectionnèrent la préparation de ce breuvage.
A l’aide d’un mortier, la mouture fût plus affinée et le café préparé en décoction grâce à un ustensile bientôt incontournable, appelé Ibrik ou Cezve.
Le plus raffiné et subtil café au monde était né : Turk kavesi
En peu de temps, la boisson se répandit à toutes les franges de la société ottomane et devint une boisson populaire.
A partir du XVIème siècle à Istanbul, des établissements appelés «kahvehane» dans lesquels les gens pouvaient boire du café, discuter et jouer à divers jeux de société, commencèrent à voir le jour. C’est l’ancêtre du coffee shop.
Très vite, ces lieux attirèrent l’attention de nombreux voyageurs qui à leur tour, répandirent cette nouvelle mode à travers toute l’Europe.